Une TECHNIQUE

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"Tout tient à un fil, on est toujours en péril."

Giacometti 

En étirant et en appliquant la première toile d'araignée dans le vide et sur un cadre, mes mains deviennent "manipulatrices" et prennent à tout moment le risque de rompre l'équilibre du fil. Ces premiers gestes ont peut-être quelque chose de "chorégraphique" car pour réussir il faut accomplir des mouvements souples, tout en étant en harmonie avec la nature. Après un certain temps (il ne faut pas le mesurer) la juxtaposition de très nombreuses toiles fera apparaître une texture étonnante et insolite. A la vue de ces contours, de ces pseudo-personnages et de ces matières, le moment devient jubilatoire et salutaire pour exciter mon imaginaire et me faire voyager dans des espaces peu communs. Un grand merci à cette nature et ses petites créatures qui m'offrent ainsi une belle opportunité à la création.  Et si je devais résumer mon travail par quelques mots j'utiliserais les suivants :  

la rigueur de l’art bien fait,

la poésie par la transparence des couleurs,

le mystère en jouant avec la texture et l'or

l’ humour pour aborder les sujets sérieux,

la créativité avec un brin de folie

le témoignage comme tous les acteurs de la cité.

 

 

 

La technique vous ne la trouverez dans aucun ouvrage, mais si vous avez le sens pratique, un peu de dextérité et beaucoup de patience vous aurez le plaisir de découvrir un support étonnant. En attendant de lever tous les mystères de cette technique je vous communique quelques actions qui devraient vous faciliter l'accès à la magie de cette peinture.

 

1 Les outils ne sont pas nombreux et un simple cadre de carton au format de l'œuvre sert de support aux toiles. Pour débuter, les dimensions doivent être faibles (10cmx10cm) et le cadre est enduit de colle ou recouvert partiellement d'un ruban double face adhésif.

 

        

                                                    Le labeur est parfois périlleux

Si vous posez le cadre sur le rebord de votre fenêtre vous aurez peut-être la visite d'une superbe épeire "feuille de chêne" mais malheureusement elle n'aura pas compris votre intention et votre ouvrage n'aura pas avancé. La bonne méthode est assez laborieuse car je récupère, dans la nature, les toiles d'araignées les unes après les autres sur le support encollé. Ce geste je le renouvelle de nombreuses fois et il faudra au moins 300 toiles pour remplir un cadre de 10cmx10cm. Ces superpositions font penser à un tissage non mécanique car la texture obtenue est totalement déstructurée. A partir de ce moment-là, l'image reçue est considérée comme un beau cadeau et mon imaginaire s'en trouve "dopé" pour s'engager dans un acte de création. Mais revenons à la technique. La pince à épiler est utilisée en permanence pour retirer les insectes ou les poussières apportées par les vents.  A noter que ce travail est peu intéressant, répétitif mais obligatoire afin d'obtenir un support lisse et sans intrus.

 

                            Seulement 20 toiles et déjà une cinquantaine d'intrus à retirer... Attention de ne pas briser les premiers fils.

 

2 Après avoir vérifié le nouveau support totalement obstrué par les fils de soie, l'acte de peindre est à présent possible et j'ai la grande liberté de pouvoir peindre sur les deux cotés recto et verso. J'utilise la peinture à l'huile ou la peinture acrylique. Les pinceaux sont évidemment de faibles dimensions et parfois quelques fragments de feuille d'or me permettent de donner un peu plus d'éclat à mon travail.

J'utilise beaucoup les glacis à l'huile de façon à saisir toutes les subtilités de la texture de la soie et à mettre en évidence certaine zones. Trop de peinture effacerait la texture du support et dans ce cas, il vaut mieux choisir de la toile de lin pour gagner du temps.

Si le support est très résistant il faut savoir limiter l'amplitude de ses gestes, les accidents sont toujours possibles et après autant d'heures de travail le découragement est vite arrivé.

 

    trou.jpg (9196 octets)   trou_rep.jpg (9387 octets)  réparation en cours avec de l'or et de la peinture

 

3 Un peu de vernis, un montage flottant dans un simple cadre et à présent la peinture est terminée. Le peintre peut laver ses pinceaux et écouter sa musique préférée. 

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Les outils et le matériels

Cadre4.jpg (211183 octets)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pose des fragments d'or